L’action des huiles essentielles sur des cellules comme Escherichia coli ou Staphylocoque doré se manifestent par des fuites d’ions potassium. Ces effets ont été observés lors de plusieurs études réalisées avec des huiles d’arbre à thé. Les ions potassium ainsi libérés provoquent des lésions irréversibles chez la bactérie au niveau de la membrane. Cette libération de substances a été observée au microscope électronique, et a permis de constater la lyse des bactéries, avec un effet direct sur la membrane. Des composants actifs d’huiles essentielles comme le thymol et le carvacrol ont une action perméabilisante sur la membrane, qui conduit à la mort de la bactérie.
L’action des huiles essentielles semble être la suivante,
elle se divise en 3 parties, les huiles commencent par attaquer la paroi des
bactéries ce qui entrainent la perméabilité de celle-ci. Ensuite l’intérieur de
la cellule subit une acidification ce qui empêchent la synthèse d’enzymes qui
pourrait permettre aux bactéries de se défendre. Finalement le matériel
génétique est détruit et les bactéries meurent.
Les bactéries peuvent être à Gram positif ou bien à Gram
négatif. Ces bactéries se distinguent par la constitution structurelle. Les
Gram – possèdent une structure bimembranée et les Gram + une structure unimembranée.
La principale différence entre ces deux types de bactéries se situent au niveau
de leur couche extérieur qui est chez les Gram- constituée d’une membrane
externe alors que celle des Gram+ est formée d’une paroi cellulaire.
Les Gram- présentent une plus forte résistance à l’action des huiles essentielles de par leur structure plus complexe, la membrane extérieure étant difficilement franchissable.
Ce sont donc les composés tels que les alcools, les phénols et aldéhydes comme l’eugénol (cannelle), le linalol (lavande) ou le thymol (thym) et donc la composition chimique des huiles qui induisent leurs effets sur les bactéries.
Les Gram- présentent une plus forte résistance à l’action des huiles essentielles de par leur structure plus complexe, la membrane extérieure étant difficilement franchissable.
Il est important de noter que les effets des
huiles essentielles sont dépendantes de leurs chémotype. Le chémotype d'une
huile se définit par le biotope de la plante. Ainsi la nature du sol, l’ensoleillement et
d'autres facteurs climatiques et également l’altitude influent sur la
composition chimique de l'huile d'une plante. Puisque la composition induit les
effets thérapeutiques et la toxicité il est non négligeable de
considérer cet aspect avec intérêt. Ainsi une huile de thym de chémotype
thujanol sera anti-infectieuse et sans effets secondaires là ou une huile issue
d'un thym de chémotype thymol sera fortement antibactérienne et à fortes doses
irritante pour la peau. Le chémotype est identifiable à l'aide d'un
chromatographe relié à un spectromètre de masse, l'analyse des résultats permet
d'identifier l'ensemble des composants.